"Charenton le Pont"

les Charentonnais

 
Temple : Rue Guérin
Paroisse : Saint Jean
Diocèse :
 
Blason
Signification
Charenton le Pont 94220
"d'azur au pont fortifié de quatre arches donjonné et girouetté d'argent, ajouré et maçonné de sable, posé sur des ondes aussi d'argent mouvant de la pointe"

N° Insé 94018

Arrondissement : de Créteil

Canton de Creuilly

22957 habitant

 
 
Le Temps des Mutations

Préfigurant l’ensemble des travaux qui devaient au cours des trois dernières décennies du XXe siècle remodeler l’espace urbain charentonnais, la rénovation des Carrières, décidée en 1961, fut commencée en 1965. Les 885 logements construits sur dix hectares de terrain, compris entre les quais et le chemin de fer, furent rasés. Ainsi disparut le vieux village des Carrières. A son emplacement les aménageurs implantèrent une voie à grande circulation ainsi qu’un e nsemble de bâtiments, îlot urbain de 1167 logements et de 20.000 m² de bureaux.

Ouverte à la circulation en 1975, l’autoroute A4 empruntait le tracé du canal de Saint-Maurice comblé depuis 1952, puis longeait le cours du fleuve.

A Conflans, ultime vestige du passé aristocratique de Charenton, l’aile ouest du château dont le corps central avait été démoli en deux temps, en 1917 et 1920, était livré à la pioche des démolisseurs en 1967.

A l’ouest, aux limites de la capitale, les Magasins Généraux disparurent au cours des années 1980, laissant la place au Nouveau Bercy que domine un curieux bâtiment en forme de baleine, œuvre de Renzo PIANO. Celui-ci abrite un centre commerc ial. Des immeubles de bureaux et de logements, ainsi que des équipements culturels et sportifs le complètent.

Dans le quartier de Valmy, à la même époque, sur le quadrilatère délaissé par les établissements NICOLAS sortait de terre le complexe de Valmy-Liberté qui regroupe des activités tertiaires, des logements et des équipements municipaux.

Seul survivant de ce riche passé, le vieux Pavillon, heureusement restauré, est toujours là, vigie multiséculaire veillant sur le seul quartier qui conserve encore l’empreinte de cette longue histoire, l’ancien Bourg-du-Pont, cœur hist orique de Charenton-le-Pont.

 
Inondations du 28 janvier 1910
Le Quai des Carrières
Rue des Carrière
 
Le Pont
Le pont de charenton fut reconstruit 17 fois sur ses fondations gallo-romaine, que Labiénus y fit passer ses légions, qu'on y vit de mémorables bagarres, de fameux cortèges et d'illustres promeneurs avec Louis XI, Charles- le-Téméraire, Rabelais, Henri IV, Cologny, Turenne et Condé, Louis XIV et Marie-Thérèse, Napoléon, Clémenceau.Le 11octobre 1927 Hippolyte Louis Delattre désinateur peintre se suicida.
 
Le Moyen-Age et l'Epoque Moderne

Au débouché du pont de Charenton, mentionné dès le VIIe siècle dans la vie de Saint-Merri, se fixa dès le Moyen-Age, sur la rive droite de la Marne, le Bourg-du-Pont ou Bourg-de-Charenton. A cheval sur la paroisse de Charenton-Saint-Maurice pour sa partie orientale et sur celle de Saint-Pierre de Conflans, pour son secteur occidental, le Bourg-du-Pont était défendu par la garnison permanente installée au Séjour du Roi (square Jules Noël), résidence royale érigée en ce lieu par les Capétiens, ainsi que par une enceinte remontant de la Marne, enceinte qui sera démolie au cours du XVIIIe siècle.

Centre actif de la paroisse de Conflans, il fut doté au XVIIe siècle d’un marché hebdomadaire, d’une poste aux chevaux, de la Justice de Paix. Il devait l’essentiel de son activité à la présence d’auberges, cabarets e t autres débits de boisson, nombreux sur le chemin de Paris.

A son extrêmité occidentale, à l’emplacement de la place de Valois, la Marquise du Plessis-Bellière avait fait construire en 1640 un hôtel qui ouvrait sur la vallée de la Marne. Il fut démoli en 1937.

La porte fortifiée du Bourg franchie, sur le chemin de Paris, le Pavillon du Cadran dominait depuis le XVIe siècle le paysage charentonnais. Il devait être reconstruit au début du XVIIe siècle. C’est aujourd’hui l? 7;Hôtel de Ville de la commune.

Le long de la Marne et de la Seine, axe fluvial selon lequel se développa Charenton jusqu’au XIXe siècle, en contrebas de la falaise qui domine la vallée, se déploya un hameau, dénommé les Carrières ou les Carrières de Charenton . Son rivage, site naturel de déchargement, servit très tôt au commerce des vins, bois flottés et blés alimentant les moulins de la contrée. L’importance croissante de la navigation en assura dès le XVIIe siècle l’essor économique. Sur la partie occidentale du Séjour du Roi, les Carmes déchaussés de Paris établirent en 1617 un couvent, à proximité du rivage de la Marne.

La beauté du site, la construction d’élégantes demeures à l’ouest du hameau attirèrent aristocrates et riches bourgeois parisiens qui en firent un lieu de villégiature renommé. Le peintre Fragonard y acheta une maison le 4 Juillet 17 82.

A maintes reprises, François boucher vint y poser son chevalet. La nature particulièrement généreuse, ainsi que la richesse et la diversité des rivages charentonnais lui inspirèrent plusieurs Pastorales constituant autant de variations sur le th ème des moulins. « Le Moulin de Quiquengrogne à Charenton » daté de 1739, qui semble être la première représentation non italianisante d’un paysage par le peintre, appartient à cet art de la Pastorale.

A l’extrémité de ce hameau, dominant le confluent de la Seine et de la Marne, le village de Conflans, voué à la vie religieuse et aristocratique, offrait un saisissant contraste avec les Carrières. Siège de la paroisse, l’église Saint-Pierr e, établie dans le lieu depuis le Moyen-Age dressait son clocher au nord du château.

Attestée depuis le XIVe siècle, l’ancienne résidence de Mahaut d’Artois, des ducs de Bourgogne, de Villeroy ministre d’Henri IV, enfin des archevêques de Paris de 1673 à la Révolution, jouissait d’une splendide vue su r la Seine depuis ses jardins en terrasses.

A l’est du château et de l’église Saint-Pierre, les Bénédictines de Lagny avaient établi en 1653 un couvent et un pensionnat pour les jeunes filles de la noblesse, dont subsiste, remanié au XIXe siècle, le bâtiment d’origin e, au cœur de son écrin de verdure, le Parc du Séminaire de Conflans.

Plus au nord, les Lazaristes de Paris possédaient une maison des champs (ZAC Pasteur).

La Révolution confisqua l’ensemble des propriétés du clergé, château et couvents, qui furent morcelés.

Au delà de Conflans, le long de la Seine, un vaste domaine, ainsi que ses dépendances constituait Bercy et venait buter contre l’enceinte de Paris. A la conquête d’espaces nouveaux, la capitale en repoussa les limites à maintes reprises, di minuant ainsi peu à peu le domaine de Bercy, réduisant d’autant le territoire de la paroisse de Conflans, puis celui de la commune de Charenton-le-Pont, après la Révolution.

LeTournant du XIXème siècle

Les premières décennies du XIXe siècle furent marquées par un début d’industrialisation. Un important four à céramique, activité qui devait s’intensifier dans la seconde moitié du XIXe siècle, ouvrit sur le chemin de P aris (107 rue de Paris). Une usine métallurgique, la Fonderie anglaise, ancêtre des aciéries du Creusot où elle émigra, s’installa dans les bâtiments du Couvent des Carmes. Ceux-ci devaient être rayés de la carte charentonnaise par l’arrivée d e la première voie du chemin de fer de Paris-Lyon inaugurée en Août 1849. Cette longue saignée qui venait marquer le paysage charentonnais d’ouest au sud en coupait radicalement le territoire. Elle devait néanmoins assurer la croissance de la ville tant sur le plan économique que démographique. De 3500 habitants en 1846, la population charentonnaise atteignait le chiffre de 4526 dix ans plus tard pour dépasser le cap des 11.000 habitants en 1881. Avec le Second Empire, Charenton entra dans une phase de mutations profondes marquée par les extensions urbaines et les aménagements du réseau de communication. Cette nouvelle organisation de l’espace venait s’inscrire dans un mouvement général de développement des zones d’activités du pays et plus particulièrement de Paris et de sa banlieue. Alors que Charenton, depuis le Moyen-Age, s’était déployé le long des rivières, l’agglomération partit à la conquête de nouveaux territoires. Ainsi, au nord de la rue de Paris, à l’emplacement de l’ancien parc du Pavillon et sur la lisière méridionale de la plaine de Bercy, sortit de terre dans la seconde moitié du XIXe siècle le quartier du Centre, domin é par le Pavillon Antoine de Navarre, construit dans le premier quart du XVIIe siècle. Hôtel de Ville depuis 1838, le Pavillon était entouré d’un parc, acheté en 1828 par des financiers qui le lotirent. Peu à peu un ensemble de petites villas et d’immeubles de rapport en occupa l’espace. L’urbanisation d’anc iens terrains de culture, compris entre la rue de Paris et le Bois de Vincennes, vendus en 1860 par l’héritier des Malon de Bercy à la Ville de Paris, compléta cet ensemble urbain. En 1859, la paroisse Saint-Pierre y déplaçait son foyer religieux dans l’église nouvellement construite, à l’emplacement du clos des Arquebusiers. Conflans perdait ainsi le siège de la paroisse dont l’église, vendue aux Dames du Sacré-Cœur, fut démolie en 1859. A proximité du nouvel édifice cultuel, le premier groupe scolaire de la Ville - groupe Aristide Briand -accueillit les jeunes charentonnais dès la rentrée de 1865. Plus à l’ouest, entre la rue de Paris et le Bois de Vincennes, sortit de terre, à partir de 1864, le quartier de Valmy, ainsi baptisé lors de l’inauguration de son groupe scolaire, en 1892. Le nouvel ensemble urbain s’éleva peu à peu sur la partie nord du domaine du château de Bercy et sur les terres en dépendant, entre les voies ferrées et le Bois de Vincennes. Implanté à hauteur des 12-16, rue Marius Delcher, celui-ci était l’oeuvre de François LE VAU. Terminée par Jacques de LA GUEPIERE, dont subsistent les portails d’entrée des communs aux 109 et 114, rue du Petit-Château, la demeure fut démoli e en 1861. A l’est de son site, boulevard de Saint-Maurice - avenue Winston Churchill - le Vélodrome de l’Est accueillit d’importantes courses cyclistes de 1894 à 1897. Les établissements NICOLAS le rachetèrent et y transférèrent leur siège soci al en 1921.Au sud des voies ferrées, à l’emplacement des parterres du château de Bercy que terminait vers la Seine une terrasse flanquée de deux statues de lions accroupis, naquit à partir de 1860 le quartier des Magasins Généraux. Consacrés aux vins et spi ritueux, ainsi qu’aux bois, charbons, fonte et fer, ils formaient deux Magasins Généraux agréés par l’Etat. Des immeubles d’habitation ceinturait cet ensemble voué au commerce.Un siècle durant l’importante activité liée au négoce des vins et spiritueux, fleuron de l’économie charentonnaise, s’y fixa. La Compagnie du Parc de Bercy, gérante de l’ensemble, devait y construire 51.000 m² de celliers reliés par un réseau d’égouts et une voirie privée de 10 kilomètres que sillonnaient des voies ferrées reliées à la gare de Bercy-Conflans ouverte après 1869.L’axe historique, le long des rivières, quant à lui, fut l’objet d’incessantes études tant de la part des pouvoirs locaux que du Département de la Seine. Celles-ci devaient aboutir aux cours des années 1860 à l’ouverture d’ ;une nouvelle voie navigable, le canal de Saint-Maurice, à l’aménagement de quais assurant l’accès à la capitale ainsi que la desserte du Pont, reconstruit entre 1861 et 1863, enfin à l’implantation de trois ports le long des cours dR 17;eau, dans le canal de Saint-Maurice, aux Carrières et aux Magasins Généraux.